Faouzi Daâs: Saïed n’a pas appliqué l’article 80 par préméditation
Faouzi Daâs, activiste politique et bénévole durant la campagne présidentielle de Kais Saïed, a expliqué, ce jeudi, que sa relation avec le président a commencé depuis le sit-in de la Kasbah en 2011.
"A l’époque, Saïed venait régulièrement pour soutenir les jeunes et il enrichissait les débats avec ses idées. Les grandes lignes de son programme électoral puisent leurs sources des attentes sociales de la révolution. En 2011, lors d’un débat nous avons posé des questions sur les issues du processus révolutionnaire. Depuis cette période, nous avons eu le sentiment que la classe politique n’a pas vraiment compris les attentes des jeunes. La révolution technologique et le développement des réseaux sociaux ont imposé la réalité d'une nouvelle organisation. Par contre, les politiques ont répondu à des questions qui n’étaient pas celles des sitinneurs d’El Kasbah. Depuis le gouvernement Ghannouchi, les partis ont commencé leurs calculs politiques. La question d’une Assemblée constituante n’était même pas posée. C’était le choix des partis. Saïed était parmi les opposés à ce processus et il a adhéré aux groupes de réflexion. En 2011, nous avons boycotté les élections", a rappelé l'invité de Midi Show.
Daâs a expliqué qu’une lecture de dix ans de ce processus prouve que le système n’a pas réussi à comprendre la réalité des faits sociaux et économiques. "Les partis en place n’ont rien compris non plus des formes d’organisation des citoyens qui ont mis en place des comités populaires".
Par ailleurs, l'activiste a estimé que le chef de l'Etat n’a pas prévu d’opter pour l’article 80 de la Constitution mais les faits ont imposé ce choix. "Il n’y avait aucune préméditation de sa part et le choix de Fakhfakh et Mechichi n’est pas uniquement celui du président de la République. Le 25 juillet, le président a répondu à une réclamation populaire et les mesures contenaient un message qui a calmé la grogne de la jeunesse qui manifestait dans les rues depuis le mois de janvier. Saïed a capté le message et il a décidé d’agir dans le but de sauver la patrie. En tant qu’observateur, le danger imminent résidait dans la situation épidémique et le traitement du Parlement des priorités dans un pays au bord du gouffre. Il y avait un pays à sauver et une population en colère partout", a notamment dit l'invité de Midi Show.
Faouzi Daâs a expliqué que le chef de l’Etat refuse de reculer et de revenir à l’avant 25 juillet 2021. "L’alternative, selon ma propre lecture consiste dans une solution qui colle à la réalité de la situation. Comment ? Je ne sais pas, mais selon la lecture, des groupes de reflexion, la représentativité dans notre démocratie souffre de lacunes. Nous pensons à une autre forme d’organisation", a-t-il indiqué.